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Priorité des membres de l’Alliance Sahel: l’éducation et la formation des jeunes

  • Plus de 40 % des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés.
  • L’espérance de scolarisation est d’une durée de 3 ans pour un enfant né au Sahel, contre 7,8 dans le reste du monde.
  • À peine plus d’un jeune sur deux (57 %) est alphabétisé, contre 75 % globalement en Afrique subsaharienne.

Les conflits ont provoqué la fermeture de nombreuses écoles et des impacts sociaux dévastateurs sur l’éducation. Les grèves dans ce secteur, causées par les dysfonctionnements administratifs, ont aggravé la vulnérabilité du système éducatif dans l’espace sahélien, avec des conséquences graves sur le nombre de mois de scolarisation.

Le développement des compétences professionnelles ou de l’employabilité est réduite, du fait d’un enseignement professionnel et technique inadapté ou peu développé. Or, l’amélioration des possibilités d’emploi attractifs pour les jeunes est essentielle pour briser le cycle de la pauvreté et stimuler l’inclusion sociale et la résilience dans la région.

Le financement de l’éducation en situation d’urgence au Sahel (ESU) reste essentiellement humanitaire, assuré par les organisations internationales multilatérales et les ONG locales. Si les bailleurs de fonds financent aussi dans une moindre mesure l’ESU, la couverture générale des besoins demeure faible alors que la demande a crû de manière exponentielle sur la période.

Malgré ces défis, les données montrent que plusieurs initiatives soutenues par les ONG et les communautés permettent d’assurer un service minimum éducatif dans les contextes de crises au Sahel.

Copyright: Plan International Canada
Copyright: Aude Rossignol / Alliance Sahel

L’éducation n’est pas un privilège, c’est un droit humain fondamental, un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promouvoir l’égalité entre les sexes et de faire progresser la paix et la stabilité. Elle est pourtant gravement sous-évaluée, en particulier en temps de crise.

Au Sahel, les besoins sont considérables ; le nombre de personnes déplacées de force a augmenté de 33 % entre 2022 et 2023, pour atteindre plus de 4 millions de personnes. L’insécurité, l’extrême pauvreté, le dérèglement climatique, ainsi que l’impact de la crise COVID constituent des défis structurels pour l’éducation pour tous, au point d’inverser des décennies de progrès. Dans le Sahel central, le taux de déscolarisation est parmi les plus élevés du monde. Près de la moitié des enfants ne sont pas scolarisés, ce qui représente 12 millions d’enfants en 2023, soit deux fois plus qu’en 2020. Parmi ces enfants, on retrouve une majorité de filles et de jeunes en situation de handicap, en particulier en milieu rural. Les attaques contre les écoles ont entrainé la fermeture de plus de 64 % des établissements en 2 ans.

Pour faire face à cette crise majeure, la mobilisation et la coordination des partenaires techniques et financiers (PTF) est essentielle, notamment au sein de l’Alliance Sahel, de même que le recours aux acteurs locaux et leur renforcement.

L’AFD intervient depuis plus de 20 ans au Sahel sur le secteur de l’éducation, en appui aux politiques publiques et aux systèmes éducatifs des pays de la zone. Nous finançons actuellement près de 50 projets pour 461M €, essentiellement en dons (80 %) sur des fonds que nous confie l’État français ou que nous délègue le Partenariat Mondial pour l’Éducation.

Grâce à ces financements, la France a contribué à la scolarisation de 900.000 élèves, dont une majorité de filles, au primaire et au secondaire, et au renforcement de la professionnalisation des enseignants et à l’efficacité du pilotage des systèmes éducatifs.

Nos actions s’effectuent toujours à la demande des pays partenaires et tentent de répondre aussi précisément que possible aux besoins spécifiques et au contexte de chaque territoire. Nous intervenons ainsi en appui aux politiques publiques, au travers de financements budgétaires, de programmes ou de projets taillés sur mesure, en prenant en compte la diversité des défis auxquels sont confrontées les populations; éducation, mais aussi santé, climat, sécurité, etc. Nous veillons à intervenir de façon coordonnée avec les autres partenaires pour pouvoir proposer des actions complémentaires et efficaces.

Au Burkina Faso et au Niger, l’AFD a été choisie comme agent partenaire des financements du Partenariat Mondial pour l’Éducation et a pu mener des actions à fort impact pour les systèmes éducatifs jusqu’à ces derniers mois. Au Tchad, dans la région du Lac, l’AFD a pris en compte de manière simultanée les différentes préoccupations des populations : outre des questions de sécurité, des besoins importants en matière d’accès et de qualité de l’éducation des jeunes enfants, mais aussi de santé et de nutrition. La mise en œuvre de ce projet, mené en concertation étroite avec d’autres PTF, en particulier la coopération suisse, a été confiée à des ONG locales, au plus proche des populations concernées.

L’accès au service de base qu’est l’Éducation dans le cadre d’une approche territoriale intégrée, prônée par l’Alliance Sahel, apparaît des plus pertinentes au Sahel. Elle constitue un excellent moyen de coordination entre partenaires au développement permettant de nous assurer d’un meilleur maillage territorial, y compris dans les zones les plus fragiles.

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